happines, pt. VI.



los últimos minutos de mis veinticinco, empezando los veintiséis junto a ella, varias personas más y una banda sonora genial.

garufa
tango de 1927
música: juan antonio collazo
letra: víctor soliño / roberto fontaina

del barrio la mondiola sos el más rana
y te llaman garufa por lo bacán;
tenés más pretensiones que bataclana
que hubiera hecho suceso con un gotán.
durante la semana, meta laburo,
y el sábado a la noche sos un doctor:
te encajás las polainas y el cuello duro
y te venís p'al centro de rompedor.

garufa,
¡pucha que sos divertido!
garufa,
ya sos un caso perdido;
tu vieja
dice que sos un bandido
porque supo que te vieron
la otra noche
en el parque japonés.

caés a la milonga en cuanto empieza
y sos para las minas el vareador;
sos capaz de bailarte la marsellesa,
la marcha a garibaldi y el trovador.
con un café con leche y una ensaimada
rematás esa noche de bacanal
y al volver a tu casa, de madrugada,
decís: "yo soy un rana fenomenal".

(interludio: canción de cumpleaños cantada por ella y la pucha!... )

calurosa navidad, de 31 minutos

calurosa navidad,
arriba el sol
quemando nuestra calles.
calurosa navidad,
es el sudor
que moja nuestros trajes.

aquí no nieva nunca.
aquí no hay noches blancas.
no hay guerras de nieve,
pero hay bombas de agua.
bombas de agua...

voy a la piscina...

voy a la piscina porque hoy es navidad
de postre hay sandia porque hoy celebramos navidad
mi abuela está en la tina porque hoy es navidad
mojo a la vecina porque hoy festejamos navidad

caen patos fritos al pasar
es tanto el calor que da
cuando es navidad

que horror
calor
que horror

hago una fogata que no puedo controlar
luego en los diarios leo que hubo incendio forestal
uso camiseta, no me importa la humedad
me estoy derritiendo en honor a la santa verdad

ando en calzoncillos sin pudor
escapando del calor
que reina en navidad

mamá
papa
perdón
oh dios

mourir pour des idées, de georges brassens

mourir pour des idées, l'idée est excellente
moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eu
car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante
en hurlant à la mort me sont tombés dessus
ils ont su me convaincre et ma muse insolente
abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi
avec un soupçon de réserve toutefois:
mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente,
d'accord, mais de mort lente

jugeant qu'il n'y a pas péril en la demeure
allons vers l'autre monde en flânant en chemin
car, à forcer l'allure, il arrive qu'on meure
pour des idées n'ayant plus cours le lendemain
or, s'il est une chose amère, désolante
en rendant l'âme à dieu c'est bien de constater
qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idée
mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
d'accord, mais de mort lente

les saint jean bouche d'or qui prêchent le martyre
le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas
mourir pour des idées, c'est le cas de le dire
c'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas
dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
bientôt mathusalem dans la longévité
j'en conclus qu'ils doivent se dire, en aparté
"mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
d'accord, mais de mort lente"

des idées réclamant le fameux sacrifice
les sectes de tout poil en offrent des séquelles
et la question se pose aux victimes novices
mourir pour des idées, c'est bien beau mais lesquelles ?
et comme toutes sont entre elles ressemblantes
quand il les voit venir, avec leur gros drapeau
le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau
mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
d'accord, mais de mort lente

encor s'il suffisait de quelques hecatombes
pour qu'enfin tout changeât, qu'enfin tout s'arrangeât
depuis tant de "grands soirs" que tant de têtes tombent
au paradis sur terre on y serait deja
mais l'âge d'or sans cesse est remis aux calendes
les dieux ont toujours soif, n'en ont jamais assez
et c'est la mort, la mort toujours recommencée…
mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
d'accord, mais de mort lente

o vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres,
mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
mais de grâce, morbleu! laissez vivre les autres!
la vie est à peu près leur seul luxe ici bas
car, enfin, la camarde est assez vigilante
elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux
plus de danse macabre autour des échafauds!
mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
d'accord, mais de mort lente